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— 189 — et à la suite de l'inondation de 1840 qui détruisit le quartier de Vaise qu'ils habitaient. Leur nombre s'est accru en même temps que se déve- loppait l'industrie de la soierie ; ils occupent environ 13.000 métiers. Dans la partie occidentale de la Croix-Rousse, sur les bords de la Saône, est le quartier de Serin qui renferme un grand nombre d'entrepôts de vins et de brasseries où l'on fabrique la bière de Lyon si réputée. Vaise est de moindre importance que la Guillotière et la Croix- Rousse et contient à peine 8.000 habitants. C'est un bourg essentiellement industriel. On y voit de grands chantiers pour la construction des bateaux, des fabriques de machines à vapeur, une manufacture d'aiguilles et d'épingles, plusieurs tanneries, maroquineries et blanchisseries, des fours à chaux et à plâtre et des tuileries. En somme, à l'avènement de Napoléon III, la cité lyonnaise est au centre de trois importantes agglomérations qui se développent tous les jours, cependant qu'elle-même, occupant déjà presque toute la superficie dont elle peut disposer, semble être condamnée à rester stationnaire. L'autorité municipale de Lyon avait depuis longtemps envisagé le pro- blème de l'annexion de ces faubourgs limitrophes, mais le gouverne- ment de Louis-Philippe s'était toujours refusé à cette solution. Après la Révolution de 1848, le Conseil municipal renouvela sa demande qui fut immédiatement agréée par l'empereur. Il est un fait curieux à noter, c'est que Napoléon III parut toujours professer une grande sympathie pour la ville de Lyon, alors que les Lyonnais, qui conservèrent si long- temps le culte de Napoléon I er , ne manifestèrent jamais que des sentiments d'opposition envers son neveu. C'est cependant le prince-président Louis Napoléon qui, par son décret du 19 juin 1851, transformé plus tard en décret impérial le 24 mars 1852, fut le principal artisan du merveilleux essor que notre ville devait prendre ensuite. Ce décret annexait à la cité lyonnaise les villes auparavant suburbaines de la Guillotière, la Croix-Rousse et Vaise. Au point de vue de son embellissement immédiat, ces faubourgs agglomérés n'apportaient rien à la cité lyonnaise, mais il n'en reste pas moins que leur annexion fut le point de départ d'une ville nouvelle. Il en était fini de notre ancien Lyon serré autour de son Hôtel de Ville et Rev. Lyon. 12