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— 153 — dans les terrains des Broteaux ; avant que d'en arriver à ce dix-huitième siècle qui fut le véritable point de départ de la transformation de notre cité, nous devons rappeler les agrandissements et embellissements, oeuvres des siècles précédents. Nous ne remonterons point aux temps lointains de Lugudunum. Aussi bien manquerions-nous de matériaux solides pour établir les emplacements qu'occupait la population de cette antique cité et en serions-nous réduits à des suppositions, nonobstant les affirmations formelles de nos plus érudits archéologues. Nous prendrons comme point de départ le plus ancien plan de Lyon connu et donnant nettement la topographie de notre ville, celui édité vers 1550 et qui porte le nom de Grand plan scénographique de Lyon au XVIe siècle. Il existe bien, nous le savons, des plans antérieurs, celui du Chro- nicarum Liber, publié en 1493, et celui gravé par Androuet du Cerceau en 1548. Du premier, une assez mauvaise gravure sur bois, on ne peut dire qu'une chose, c'est qu'il n'est qu'une vue purement fantaisiste qui, dans cet antique ouvrage plus généralement connu sous le nom de Chro- nique de Nurenberg, sert à représenter successivement Lyon, Bologne, Mayence et Aquilée. Quant à la gravure plus artistique d'Androuet du Cerceau, c'est une vue panoramique prise des hauteurs de la Croix-Rousse et dans laquelle on peut reconnaître la configuration générale de la ville. On y distingue notamment le château de Pierre-Scize, la chapelle de Fourvière, les églises de Saint-Nizier, d'Ainay, de Saint-Paul et de Saint-Jean, le pont de la GuiUotiere et celui de la Saône sur l'emplacement de l'actuel pont du Change. Il indique également, sous le nom de les Bavalins novelle, le commencement des nouvelles fortifications partant de la citadelle de Pierre-Scize, édifiées par le sénéchal de Saint-André, gouverneur de Lyon, sur l'ordre de François I er qui craignait une invasion de la France, du côté de la Franche-Comté, par les armées de Charles- Quint. Malheureusement, si elle représente de très artistique façon l'aspect général de la ville et de ses monuments, l'œuvre d'Androuet du Cerceau ne nous donne aucun renseignement sur sa topographie. Le grand plan scénographique de Lyon, dont l'auteur est inconnu, reproduit au contraire avec une religieuse fidélité, maison par maison, notre cité lyonnaise telle qu'elle existait au milieu du seizième siècle. Ce plan magnifique dont on