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_ 4 — organisations patronales et ouvrières, laquelle subsiste malgré les frotte- ments inévitables, est un des traits qui caractérisent la vie industrielle lyonnaise et un des facteurs qui permettent à nos producteurs de concourir si efficacement à la prospérité nationale. Nous y reviendrons. Un autre élément de force pour la Soierie lyonnaise est que sa fabri- cation résulte des efforts communs du fabricant, autant commerçant qu'industriel, et des collaborateurs incomparables que sont pour lui le dessinateur, le liseur de dessins et le tisseur lyonnais. Le fabricant a, si l'on peut dire, le sentiment de ce que réclame le goût public ; la souplesse de son organisation lui permet d'y répondre dans des conditions de rapi- dité que ne connaîtront jamais les fabriques étrangères. Celles-ci sont presque toujours spécialisées ; seule, la Fabrique lyonnaise est outillée pour produire d'innombrables variétés d'articles. C'est pourquoi elle ne craint aucune rivalité sur les marchés étrangers pour les étoffes riches et les tissus façonnés, qu'ils s'inspirent des maîtres d'autrefois ou sortent de toutes pièces de l'imagination créatrice des artistes contemporains. Les fabricants étrangers pourront inonder le monde de leurs tissus, c'est toujours à Lyon que l'on s'adressera pour les qualités rares. Cette supré- matie ne risque pas de nous être enlevée d'ici longtemps. La perfection qu'atteignent les plus belles productions de notre Fabrique est la somme de deux éléments : la mise en œuvre des progrès techniques les plus récents en ce qui concerne non seulement le tissage, mais ses industries annexes, teinture et apprêt ; et les ressources d'une habileté manuelle plusieurs fois séculaire. Les générations successives se les sont transmises et elles se perfectionnent sans cesse, grâce à un enseignement artistique et tech- nique qui fait à Lyon l'objet de tous les soins. Nourries et entretenues par les influences du milieu, elles ne pourraient sans doute que difficile- ment se transplanter de l'autre côté des Océans. En tout cas, elles ne s'y acclimateraient pas sans subir des transformations profondes, néces- saires pour s'adapter au goût de là -bas. Or il ne sera jamais le goût français, lequel continuera à régner sur la civilisation tant que l'on accourra du monde entier visiter nos églises romanes et nos cathédrales gothiques, nos châteaux de la Loire, les jardins à la française de notre Ile-de-France et les splendeurs ordonnées de Versailles.