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                    SA VIE ET SON ŒUVRÉ                   425
demanda le nom du propriétaire. Chinard, à qui il s'adres-
sait, se nomma et le pria d'entrer pour examiner de plus
près. M. de Polinière accepta avec empressement cette
invitation, admira les statues, fit des compliments à l'artiste
sur son talent, lui parla ensuite de sa santé qui ne paraissait
pas être bonne, et lui donna quelques conseils pour la
rétablir.
   Le soir, M. de Polinière, qui était homme du monde,
assista à une réunion assez nombreuse, raconta la visite
qu'il avait faite le matin, parla avec éloge des belles œuvres
de l'artiste qu'il avait admirées, et dit qu'il paraissait être
dans un mauvais état de santé, et que probablement il ne
vivrait pas longtemps.
   Les personnes présentes lui demandèrent qui était cet
artiste nommé Chinard, qu'elles ne connaissaient pas. Il
avait cependant obtenu de grands succès, soit à Lyon sa
patrie, soit à Paris. Ce fait surprenant ne peut pas être mis
en doute, M. de Polinière l'a raconté à plusieurs personnes
qui en certifient l'exactitude.
   La famille de Polinière possède un tableau de Ponthus-
Cinier, représentant la maison de campagne de Chinard,
d'après le dessin de Désombrages. Il avait été offert par
M. Frédéric Willermoz au docteur Polinière, en recon-
naissance des soins qui lui avaient été donnés pendant une
maladie, et pour lui rappeler la visite faite à cet artiste.
   Chinard vivait heureux et honoré lorsque la maladie
vint le frapper. Atteint d'un anévrisme, qui lui fit éprouver
de cruelles souffrances, il se dissimulait le danger de son
état. Les soins affectueux de son épouse ne purent le
sauver. Il mourut le 20 juin 1813, âgé de 56 ans et
quelques mois. Dans les derniers temps de sa vie, il tra-
vaillait à son tombeau qui ne fut pas achevé, et dont les