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                 LETTRES DE .L'ÉCOLE NORMALE                      411

étaient illuminés d'une manière tout à fait nouvelle ; outre
un rang de lampions qui s'étendait tout le long de la grande
allée, de chaque côté, on avait tendu des cordes d'un arbre
à l'autre en travers ; et à ces cordes étaient suspendus des
lustres immenses en lampions de plusieurs couleurs. De
loin on aurait dit une fête magique. On y voyait si clair que
j'aurais pu lire et écrire à merveille. Quoique ordinairement
je ne sois pas très sensible aux charmes des lampions et des
fusées, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver cette fête
belle ; c'est la première qui m'ait réellement frappé.
   Je suis très pressé par le temps, mes chers parents, on va
venir chercher cette lettre ; je suis bien fâché de ne pas
pouvoir écrire un petit mot à Joannès, mais lorsque j'aurai
recula vôtre, je vous répondrai longuement, et il y aura
quelque chose pour lui.
   Je vous embrasse bien, pensez à moi. Je me porte assez
bien; mais j'ai un peu mal aux yeux ; j'ai bien besoin des
vacances pour me délasser. Je ne crains qu'une chose, c'est
que le temps que je passerai avec vous s'enfuie trop vite ; je
n'aurai pas le temps de me retourner, et puis il faudra
 revenir.
    Adieu, aimez votre fils, car il vous aime tendrement, et
vous êtes constamment présents à sa pensée.

                                               Henri   HIGNARD.
    Mercredi soir, 31 juillet.

                                 {A suivre).