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LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE 4O9 6 31 juillet 1839. MES CHERS PARENTS, M. Bonnet, un des camarades de Lorenti, part pour Lyon, il a l'amitié de m'emporter une lettre, et j'en profite avec plaisir, quoique je n'aie pas encore reçu votre réponse Je l'attends avec bien de l'impatience; car quem'apprendra- t-elle ? C'est une question que je me fais à chaque instant. Si elle pouvait m'annoncer que vous êtes bien portants ; que mon frère va bien, qu'on est content de lui, elle me rendrait bien heureux. J'ai passé la journée de dimanche dernier avec Baudelaire que j'ai retrouvé aussi bon, aussi généreux qu'autrefois (1). Ses parents sont à Bourbonne-les-Bains, et il est ici chez un répétiteur. Il paraît que son père a beaucoup de chance de passer général dans quelque temps. Nous nous sommes promenés toute la soirée sur les boulevards et dans les Tuileries. C'est un charmant enfant qui a pour moi beau- coup d'amitié. Depuis un an, car je l'avais vu en venant à Paris, il est devenu très beau garçon, mais ce qui me fait bien plus de plaisir, il est devenu sérieux, studieux et reli- gieux. C'est une chose bien singulière et bien remarquable ( i ) N o u s trouvons ici la trace des premières relations de Henri Hignard avec Charles Baudelaire, dont il a publié une notice intéres- sante dans la Revue du Lyonnais (année 1892. T. XIII, p. 418).