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                LES AGENCES MATRIMONIALES                361

   Règle générale : de tous les rayons, celui des « soldes
et bonnes occasions » est toujours le mieux approvisionné.
   Le conjungo se débite là, comme le lainage et le mada-
polam dans les grands magasins du Louvre ou du Bon
Marché, avec cette différence, cependant, que la Maison
ne reprend pas les articles qui ont cessé de plaire.
   En dehors des notes engageantes qu'elle fait insérer dans
les grands journaux mondains à raison de i fr. 50 la ligne,
toute Agence matrimoniale qui se respecte édite une publi-
cation spéciale dont le titre indique suffisamment le but.
   En France, le journal matrimonial qui paraît tenir la
corde, — je ne fais ici aucune allusion à celle qu'on se
passe autour du cou, — est le Trait-d'Union ; en Angle-
terre, le plus répandu est le Malrimonial-Nezvs, — nou-
velles matrimoniales, — il coûte six sous.
   Son Edilor tire de ses lignes serrées, composées en
caractères minuscules, d'énormes bénéfices. Il agit aussi,
— cela va sans dire, — comme entremetteur entre l'offre
et la demande : c'est jdevant lui seul que l'anonymat se
découvre dans toute sa beauté... ou sa laideur.
   La devise classique: « Discrétion et Célérité » ne saurait
être un vain mot dans ces antres mystérieux où s'élabore
une cuisine souvent malpropre.
   Très curieuse à étudier cette presse spéciale qui sert
d'intermédiaire entre les cœurs qui se cherchent, les âmes
qui s'appellent et les dots qui se désirent.
   Inutile d'y chercher les annonces et réclames usuelles
qui encombrent la quatrième page des journaux : Maisons
à vendre, — Cuisinières en disponibilité, — Tricycles
d'occasion. Rien de tout cela, les insertions n'ont qu'un
but, un seul : répondre aux besoins si largement répandus
 dans les deux sexes, d'une vie et d'une félicité conjugales.