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               PEINTRE ET TAILLEUR D'HISTOIRES                 321

Focard, de Montpellier ( i ) , les Opuscules de Plutarche
Cheronée, traduitz par maistre Eslienne Pasguier, donnent
la date des premiers rapports de Bernard Salomon
avec Jean de Tournes. Notre maître ne montre pas
dans ces livres la manière si libre à laquelle il a dû
sa célébrité. Dans // Petrarca de 1547, il s'est produit
avec beaucoup d'originalité. Les portraits de Pétrarque
et de. Laure, les sept médaillons des Trionfi (la
(vignette du Trionfo di Castita et celle du Trionfo ai
Morte) sont d'un dessin et d'une taille excellents.
   Les Marguerites de la Marguerite des Princesses et la
Saulsaye de Maurice Scève (2) sont aussi de 1547 :
l'art français du xvie siècle y paraît avec tout son
charme. Les dessins des sujets des Marguerites sont
d'un goût très fin (3). La Marguerite des princesses,
c'est Marguerite d'Angoulême, la reine de Navarre,
soeur de François I er , qui fut une princesse d'une
haute intelligence et qui ne fut peut-être pas étrangère
à l'évolution artistique poursuivie par Jean de Tournes.
Les vignettes des Emblèmes d'Alciat n'ont pas, à nos
yeux, la même valeur que celles des Marguerites, ou
plutôt l'œuvre est inégale. Si l'on reconnaît le crayon
et l'outil du petit Bernard dans une partie des pièces qui



   (1) Quelques bois portent la date de 154s. Le dessin est bon, la
taille est d'une façon nouvelle. La planche du Puits (page 143) et
celle des Ruines (page 145) sont dignes de remarque.
   (2) Une des vignettes représente la partie de la ville de Lyon
sise sur la rive droite de la Saône dominée par la colline de
Fourvière.
   (3) Ce sont les vignettes de la Coche, pages 265, 267, 271, 280,
286, 292, 306, 308 et 319.
   N u 5. — Novembre 1896                                 2^