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SONNETS 295 A l'air lourd de pollen flottent des senteurs douces. Les cerfs, marchant sans bruit sur la moire des mousses, Viennent boire à longs traits Veau pure du ruisseau Qui court, sillon d'argent, sous l'odorant berceau Des sauges, des jasmins et des menthes sauvages Et se fraie au milieu des arbres cent passages. Déjà les chats-huants ululent. Par moments Des chiens poussent, au loin, de plaintif s aboiements. Les lents troupeaux de bœufs gagnent en longues files Leurs étables, au son des clochettes graciles Dont le bruit trouble seul le soir silencieux Et des étoiles d'or s'allument dans les deux. Pierre DE BOUCHAUD.