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                    SA VIE ET SON Å’UVRE                       279

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                                      a Signé : Bernard »
  (Toutes les pièces qui précèdent se trouvent aux Archives
départementales du Rhône).

   Pendant que Chinard était en prison, une jeune fille âgée
de 27 ans, nommée Marie Berthaud, venait visiter chaque
jour un détenu qui était son amant. C'était un ami intime
de Chinard qui eut occasion de la voir plusieurs fois, et fit
sa connaissance. Ce détenu, au moment de paraître devant
la Commission révolutionnaire de Lyon, prévoyant une
condamnation à mort, recommanda cette jeune fille à l'ar-
tiste, fit son éloge, et le pria d'en avoir soin et de s'intéres-
ser à elle lorsqu'il serait mis en liberté. Chinard le lui
promit. Lorsqu'il fut sorti de prison, il la recueillit chez lui,
s'attacha à elle, et l'épousa après avoir perdu sa première
femme.
   Chinard étant en prison obtint qu'on lui remit de la terre
glaise. Il modelait enrelief de petits portraits, et fit ceux du
concierge, du greffier et de quelques détenus.
   Il fit aussi des compositions en rapport avec l'esprit du
jour, et les adressa aux membres de la Commission révolu-
tionnaire établie à Commune-Affranchie par les représen-
tants du peuple. Il envoya à Corchand, membre de cette
Commission, un groupe représentant l'Innocence se réfu-
giant dans le sein de la Justice. La Justice représentée par
une femme ayant une belle figure et de beaux cheveux, la
tête couverte d'un diadème, tient de la main droite une
épée ; la main gauche est élevée et tient une balance. Au
bras est attaché un bouclier. A côté de la statue de la Justice