page suivante »
SA VIE ET SON ŒUVRE 275 qui lui devait la vie, fut le premier à détruire la juste opi- nion que ce trait de patriotisme imprimait dans tous les cœurs. L'exposant passe sous silence tous les détails de ce complot d'ingratitude. Ce fut à cette époque qu'on le raya des Sociétés, qu'on le livra aux calomnies les plus noires et qu'il se vit entièrement abandonné des patriotes. Forcé au silence, mais fort de sa conscience, il n'abandonna pas pour cela la chose publique; il tâcha de la servir par son courage et par ses talents. Le premier en tonnant comme un diable dans les maisons d'aristocrates, où il poursuivait chaudement les insouciants, les modérés. Témoin, Topino-Lebrun, jacobin de Paris, avec lequel il s'est trouvé souvent dans plusieurs maisons, et qui a été témoin du nom d'enragé clubiste que l'on donnait à l'exposant. Le second, en élevant des monuments patriotiques, tels que pour la mémoire du patriote Le Pelletier, où il a fait des dessins pour la Muni- cipalité, qui, faute de temps, pour l'exécution, le pria de chercher quelque chose de tout prêt, ce qu'il fit, et le monument s'éleva à la place de la Fédération. « Il a montré le même zèle pour tous ceux qui tenaient à la liberté, soit en lui élevant des arbres où il (travaillait au fer-blanc, à la peinture et aux descriptions, le tout gratis, témoin la section de Saône, et notamment Charlet, maçon. « Le reste impie de l'effigie d'un tyran se manifestait encore sur la façade de la maison commune. Il proposa patriotiquement et sans nul intérêt d'exécuter un monu- ment que son zèle pour la liberté et l'égalité lui avait seul inspiré... Des méchants ont trouvé l'art d'y voir des inten- tions perfides, ignorant que le modèle fut exposé 15 jours, chez les représentants du peuple, Barère, Rovère et Legen- dre qui lui en avaient fait compliment ainsi que le Conseil général de la commune, chez qui il resta plus d'un mois et qui lui écrivit une lettre des plus satisfaisantes.