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             PEINTRE ET TAILLEUR D'HISTOIRES                263

 qui est restée véritablement sienne. Il a montré jusqu'à
 la fin un des côtés les plus intéressants du génie fran-
 çais, qui, même dans ses écarts, même avec des moyens
 d'expression qu'on condamne, a d'incomparables séduc-
tions et laisse voir ce qu'il y a au fond de lui de
sensé et de solide. Mais, encore une fois, l'art dont
nous parlons est un art nouveau, secondaire, un art
d'ornement sommaire, qui ne comporte pas d'élévation
et qui dispose d'une technique ingénieuse. Claudine
Bouzonnet-Stella, dont on connaît le talent de graveur,
s'était attachée à l'étude de l'œuvre du petit Bernard.
Onze des livres que celui - ci a illustrés figurent à
l'inventaire de ce que Claudine a laissé à sa mort,
entre autres la Chiromance, « le livre du Vieu et
Nouveau Testament », la Bible, « Jules Obséquent,
des Prodige, traduit françois, la Métamorphose d'Ovide,
l'Hymne du Temp (1). »
   En exprimant notre jugement sur Bernard Salomon,
nous nous sommes souvent répété. Ces répétitions
étaient inévitables, du moment que nous procédions à
l'étude des différentes parties de l'œuvre de ce maître ;
nous regrettons de nous y être laissé entraîner.

   Il ne faut pas s'étonner que Bernard Salomon ait
été inégal et qu'on connaisse de lui des planches dont
le dessin et la taille sont médiocres. Quelle que soit
la faiblesse de quelques-uns de ses ouvrages, qui est
due peut-être en partie à la maladresse des graveurs,



  (1) Claudine Bouzonnet a pris soin d'écrire, à la suite de la
désignation de chacun de ces livres, « figure de petit Bernard. »