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A TRAVERS LE VIEUX LYON 239 une belle rampe d'escalier en fer forgé. On peut en admirer une autre, d'un très beau travail, dans la maison portant le n° 5 de la rue du Bât-d'Argent. La rue Grenette, dont les dernières vieilles maisons tombent en ce moment sous la pioche des démolisseurs, avait aussi d'intéressantes façades et des intérieurs de cour, ornés d'arcades et de tourelles. Le cheval blanc, enlevé en 1887, ne se trouve plus que dans le livre de M. Drevet. Plusieurs historiens s'accordent à dire que dans la rue Grenette avaient lieu autrefois des tournois et autres réjouis- sances. Cette rue pouvait bien être le lieu choisi pour les exécutions capitales, car ce spectacle sauvage était alors considéré comme une fête. La relation de l'effroyable sup- plice de Montecuculli, qui eut lieu rue Grenette, et auquel assistaient, outre les dames de la cour, les femmes et les filles des premières familles de Lyon, nous apprend que le bon vieux temps avait, lui aussi, ses aberrations et ses hontes. Mais il paraît difficile d'admettre que, dans un espace aussi resserré, huit à douze mètres de largeur, une fête équestre pût trouver un développement suffisant. C'est un détail d'histoire locale qui n'a jamais été étudié d'après des documents originaux. L'église de Saint-Nizier, dont la façade seule avait tenté jusqu'à présent le crayon des artistes qui se sont occupés de nos monuments, a fourni à M. Drevet de nombreux et inté- ressants sujets d'étude ; le chapitre qui se rapporte à cet édifice forme une monographie complète. M. Bleton expose les origines et l'histoire de cette célèbre collégiale qui a remplacé la première cathédrale érigée à Lyon. Avec M. Drevet nous parcourons l'église en tous sens : d'abord le côté nord, dont le fenestrage, les arcs-boutants et les contre-forts, surmontés de clochetons, se dégagent en pleine