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EN RUSSIE 161 Dans ce temps-là , il associa à ses travaux le sieur D. Chanony et ils travaillèrent inutilement plus de six mois et furent enfin obligés d'abandonner l'établissement, après avoir dépensé environ cent mille livres et fait faillite. Dans le même temps (1766), la cour de Russie faisait des offres à tout étranger qui voulait élever des fabriques dans son empire et offrait un privilège et des avantages de toute espèce. Les susdits conçurent le projet de faire le voyage de Russie, et furent accueillis comme ils s'y atten- daient. « La couronne, — écrivait le consul, le 22 février 1765, — promet de leur prêter cent quarante-cinq mille roubles sans intérêt pendant dix ans. Elle leur assigne, en outre des bois et des esclaves presque pour rien. Avec ces secours ils vont établir une fabrique de fer-blanc sur le lac Onega et ils assurent que celles de Suède et des autres pays ne pourront pas soutenir la concurrence... » Barrai et Chanony établirent, en effet, leur manufacture de fer-blanc à Pétersky, située à environ 100 lieues de Saint-Pétersbourg. Un autre frère de Barrai (David) (1) s'associe avec eux ainsi qu'un sieur CARON aîné qui possédait le secret d'étamer le fer-blanc en feuille, l'acier et les armes à feu. Ce dernier associé passé en Russie meurt peu de temps après son arrivée (avant le 14 juin 1765) (2). Quant à David Barrai, âgé de 30 ans, il gérait avec sa mère, marchande de toilette à Lyon, rue Longue, un com- (1) Caron laissait uti frère aussi industrieux que lui et qui travaillait dans les forges établies sur la Loire. Les deux frères Barrai espérèrent le débaucher. (2) Ils étaient huit enfants.