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SONNETS ISOLÉ Je n'ai jamais connu la maison paternelle : Une mère, jamais, na bercé mon sommeil ; Et je vais devant moi, sans que rien me rappelle A qui je dois mon pain et ma part de soleil. De quel mortel le sort à mon sort fut pareil ? Je demande aux échos, à quelle main cruelle Je dois ce sentiment de tristesse éternelle, Qui, depuis de longs jours, envahit mon réveil. La vie a des douleurs que le destin mesure ; Sans fléchir, j'ai payé ma dette avec usure; J'ai le droit d'espérer que mes maux sont finis. Je regretterais moins ma première misère, Si je pouvais un jour être deux, dans un nid, Pour aimer un enfant qui me dirait: Mon père.