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c>6             JOSEPH CHINARD, SCULPTEUR

persécution. Enlevés à leurs travaux d'une manière arbi-
traire, enfermés dans une prison rigoureuse, indiqués au
public et traités comme des coupables sans qu'aucun tribu-
nal ait annoncé leur crime ou plutôt lorsqu'on ne peut leur
en reprocher d'autres que d'avoir laissé connaître leur res-
pect pour les droits de l'humanité, leur amour pour une
patrie qui les reconnaît, ils sont désignés comme des vic-
times que doivent immoler le despotisme et la superstition
réunis.
    « Sans doute s'il était permis d'acheter jamais, aux
dépens de l'innocence, le succès d'une bonne cause, il
faudrait laisser commettre cet excès. Le règne ébranlé de
l'inquisition finit du jour où elle ose exercer encore sa furie
 et le successeur de saint Pierre ne sera plus un prince, du
 jour où il l'aura souffert. Elle a ranimé dans le cœur de
 l'homme opprimé la conscience de ses devoirs avec le sen-
 timent de sa force. Elle a brisé le sceptre de la tyrannie, le
 talisman de la royauté. La liberté est devenue le point de
 ralliement universel et les souverains chancelants sur leurs
 trônes n'ont plus qu'à la favoriser pour éviter une chute
 violente. Pontife de l'Eglise romaine, prince encore d'un
 État prêt à vous échapper... les siècles de l'ignorance sont
 passés ; les hommes ne peuvent plus être soumis que par
 la conviction, conduits que par la vérité, attachés que par
 leur propre bonheur. L'art de la politique et le secret du
  Gouvernement sont réduits à la reconnaissance de leurs
  droits et au soin de leur en faciliter l'exercice pour le plus
 grand bien de tous avec le moins de dommage possible
 pour chacun.
     « Telles sont aujourd'hui les maximes de la République
  française, trop juste pour avoir rien à faire même en diplo-
  matie, trop puissante pour avoir recours aux menaces, mais