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LE SALON DE PARIS 65 dant, dépasse en habileté, en goût et en effet tout ce qu'on a pu faire en ce genre. Voilà de ces objets, dit d'art déco- ratif, que les riches d'à présent devraient bien vite acheter puisque l'Etat ne peut le faire, pour encourager, de même que le ministre des postes et télégraphes aurait dû immé- diatement adopter l'un des types de timbre-poste, d'une composition si réussie, que M. Louis-Marius CARVIN a exposés à la section d'art décoratif des Champs-Elysées. Chaque année on peut être certain de trouver en belle place, à l'entrée de la section de sculpture aux Champs- Elysées, une œuvre de M. FALGUIÈRE. Cette fois, c'est, selon le livret : Danseuse, statue marbre, soit une fille toute nue, portrait, dit-on, d'une pensionnaire de la danse à l'Opéra. Aussi, un cercle de curieux n'a cessé d'entourer cette figure où — qui pourrait le croire ? — on ne saurait voir une danseuse, puisque, ni les jambes, ni le corps, ni les bras, n'en ont le mouvement. Portrait ou non, il eût été préférable, pour tous, que cette statue ne fût pas sortie de l'atelier. Au Champ de Mars, aussi bien en vue, est le Monument à la mémoire de Molière que M. iNjALBETa sculpté en marbre pour Pézénas; il se compose d'un buste sur un cippe, d'une lourde et laide Dorme et d'un satyre ; nous n'avons jamais vu nulle part ainsi représentée allégorique- ment la satire qu'il convenait sans doute de faire figurer ici. Cela est peut-être encore le résultat d'une erreur dans le genre de celle d'un autre membre de l'Institut, lequel plaça Bonaparte en Egypte devant le Sphinx de Gisèh con- fondant le symbole égyptien d'Harmakhis avec le Sphinx de la mythologie grecque. Voyez encore M. MARQUET DE V A S - SELOT qui, lui aussi, place la tête de Balzac sur un corps de Sphinx dans son Projet de monument pour le Centenaire du grand écrivain. X" 1 — Juillet 189É r <