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                      ET LES BÉNÉDICTINS                         343




    DROUET DE MA.UPEB.TUY A DOM THIERRY RUINART.


                      « A Sept-Fons, ce 7 = de septembre 1700.
                                        <


   « J'entreprends, mon Révérend Père, avec le secours du
ciel et par le conseil d'un des plus sages et des plus éclairés
ecclésiastiques du royaume, la traduction des Actes des
premiers martyrs que vous avez donnés au public. La gran-
deur et la sainteté du sujet, la certitude des faits et la vérité
de l'histoire autorisée par le choix judicieux et le savant dis-
cernement que vous avez fait des pièces qui la composent,
l'utilité que l'Église peut retirer de mon travail dans la
personne de ses enfants qui n'entendent que leur langue et
enfin la déférence que j'ai pour M. l'abbé de Beaufort,
tout cela, mon Révérend Père, sont des motifs bien pres-
sants pour m'engager dans une entreprise qui est sans
doute au-dessus de mes forces ; mais outre que ces raisons
si solides et si convaincantes peuvent en quelque sorte
justifier ce qu'il y a de téméraire dans ce projet, j'espère
que Dieu, qui connaît la pureté de mon intention et qui sait
que le but .que je me propose en cet ouvrage n'est autre que
sa gloire et l'édification du prochain, j'espère, dis-je, que
Dieu me donnera la lumière nécessaire pour me conduire
sûrement dans cette longue et pénible carrière où j'entre
sous ses auspices ; j'espère aussi, mon Révérend Père, que
vous ne me refuserez pas de m'y servir de guide en sa
place et en son nom. Donnez-moi la main, je vous en con-
jure, dans les endroits qui ne manqueront pas de m'arrêter
souvent dans ma course, relevez-moi dans mes chutes,