Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                BIBLIOGRAPHIE
334
Telle est sur cette question la théorie de M. Tisseur, qui n'en est pas
une, mais que les gens superficiels ne manqueront pas de qualifier
ainsi. Je la recommande aux poètes d'une façon toute particulière.
   M. Tisseur donne encore de judicieux préceptes sur l'hiatus, l'enjam-
bement, l'élision, l'allitération, les vers allemands, anglais, italiens,
espagnols.
   Le volume se termine par les règles à suivre pour composer la
stance, la ballade, le chant royal, la sextine, dont M. de Gramont a
donné de si charmants exemples dans son Chant du Passé, la villanelle,
le sonnet, la tierce-rime, le pantoum et le ghasel. Ce dernier, d'ori-
gine persane, est une sorte de poème «. commençant par deux vers sur
la même rime et se continuant en faisant tous les vers pairs sur cette
rime tous les vers impairs sont blancs » ou non rimes. Cette forme
existe dans beaucoup de chansons populaires en France (3).
   Je ne saurais assez conseiller la lecture du volume de M. Tisseur.
Maîtres et disciples, savants et ignorants es arts poétiques, y trouveront
de clairs principes et de sages observations. L'auteur érudit de ce
traité a mené à bien la difficile tâche de réunir en peu de pages les
règles compliquées, abstruses et en général trop peu connues de la
Prosodie française. C'est de grand cœur qu'il l'en faut remercier.


                                               Pierre de BOUCHAUD.




  (5) Cf. L'histoire de la chanson populaire en France, ouvrage remarquable de M. Julien
Tiersor (chez Pion).
  Comme exemple de ghasel, je citerai ces vers d'une chanson que M. d'Indy a recueillie
dans le Vivarais :
                           Là-haut sur la montagne,
                           Hélas! j'entends pleurer :
                           Ah ! c'est la voix de ma promise,
                           Je monte pour la consoler.