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ET LES BÉNÉDICTINS 291 m'en envoyer un exemplaire. J'attendais depuis longtemps et avec impatience l'accomplissement d'un dessein si pieux et qui sera à mon sens très utile (13). « Je ne doute nullement, mon Révérend Père, que Dieu ne glorifie par des miracles le feu roi d'Angleterre ; c'est le fruit de la résignation avec laquelle il a porté toutes les croix dont Dieu s'est servi pour purifier cette grande âme. Si sa vie est bien écrite, comme je ne doute pas qu'on n'ait soin de le faire, elle édifiera beaucoup l'Eglise (14). Plus tard, en 1750, l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés reçut de l'archevêque de Paris, Mgr de Beaumont, le corps et le chef de saint Maur qui avaient été longtemps conservés à Saint-Maur-les-Fossés. La fête de cette translation fut des plus solennelles ; on accommoda une chapelle destinée à recevoir ces reliques; le peintre Rastoul la décora d'une fresque, qui subsiste encore, représentant l'apothéose de saint Maur, et Pigalle sculpta le Christ en croix, placé sur l'autel. Cf. Abrégé historique de la vie de saint Maur et des différentes transla- tions des reliques de ce saint déposées en l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, le 30 d'août ij}0. Cette relation qui n'est pas signée est de Dom Charles Taillandier. (13) Le livre était anonyme et intitulé : La mort chrétienne sur le mo- dèle de celle de Af.-S. Jésus-Christ et de plusieurs saints et grands person- nages de l'antiquité; le tout extrait des originaux, par an R. P. de la Con- grégation de Saint-Maur. A Paris chez Charles Robustel, 1702. Bossuet écrivait à ce propos à l'auteur : « Vous avez bien fait de donner la Mort Chrétienne, je l'ai reçu et je la lis avec agrément. » Meaux, 26 avril 1702. (14) Jacques II, fils de Charles I er et de Henriette de France, né le 24 octobre 1633, proclamé roi à Londres, le 16 février 1685, détrôné trois ans après par le prince Guillaume d'Orange, son gendre, réfugié en France et mort dans les sentiments de la plus vive piété à Saint-Ger- main-en-Laye, le 16 septembre 1701. Parmi les familiers qui l'avaient accompagné dans son exil, le duc de Perth était devenu un des plus respectueux amis de Mabillon et des religieux de Saint-Germain.