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214 EN TOSCANE ET EN OMBRIE romaine et les vergers, je descends à la gare, très ému, très reconnaissant. Je vais à Pérouse, à Assises. En trois heures par Chiusi, les rives du sanglant Trasi- mene et Terontola, nous atteignons les hautes vallées de l'Ombrie, le railway serpente et monte, dans la nuit très claire brille au-dessus des masses sombres une tiare lumi- neuse immense, c'est Pérouse apparaissant de très loin aux voyageurs, lentement amenés au bas de ses terrasses, de la gare à la ville plus d'une heure de montée en voiture par une fort belle route le long des champs et des vignes. Perugia-Pérouse s'étage successivement en faubourgs, en forteresse, en place du Dôme ; de l'esplanade l'horizon s'abîme à pic sur les huit chaînes de collines, à droite se cache le Trasimène, à gauche la vallée large où le Tibre verdâtre s'en va vers la Ville, les croupes lourdes des Apen- nins chevauchent, portant Assises, Spello, puis les gros sommets neigeux du Subiaso, partout des bois de châtai- gniers, des vignes, plus bas les oliviers, une fertile cam- pagne où s'arrondit la coupole lointaine de Sainte-Marie- des-Anges. Perugia, la vieille cité républicaine, toujours mal soumise aux Papes, fermée dans ses antiques murailles aux tours arcboutées sur les rues, sur la Via Appia, s'étale en étoile à 520 mètres d'altitude. Le Dôme inachevé à l'extérieur, modernisé à l'intérieur serait inintéressant, s'il ne possé- dait le simple tombeau (10) d'Innocent III (1198-1216) et (10) Ce tombeau ne contient plus les cendres d'Innocent III, depuis le 27 décembre 1892 où elles ont été portées à Rome et déposées dans le magnifique monument élevé par la piété du grand Léon XIII à la mémoire du grand Innocent III dans la basilique de Latran.