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                  DU GÉNÉRAL FONTBOKNE                      10J

d'estime et de confiance que m'avaient mérité mes prin-
cipes et ma Conduite; d'ailleurs ayant eu avec moi une
correspondance suivie depuis le commencement de la
guerre jusqu'à l'époque de ma suspension, il est plus en
même que personne de lever toute difficulté.
    Comme le vieux ex Maréchal Rochambeau est investi de
la plus honnorable confiance et que non seulement il m'a
commandé mais il a pu ne pas ignorer l'intérêt de prédi-
lection que son fils prenait à moi, pour mon dévouement à
la patrie et mon activité a bien remplir tous mes devoirs,
j'ai cru devoir lui écrire pour le prier de vous donner
l'attestation en question car je ne connais qu'un seul des
Généraux du moment qui était officier instructeur et qui
m'a servi quelque fois d'aide de camp dans la Belgique
mais il était encore officier subalterne lorsque j'ai été
suspendu.
    Hélas ! y a-t-on mis tant de façons pour me culbuter et
me ruiner ? un mot du visir du tyran a suffi ainsi que pour
élever subitement aux premiers grades militaires une foule
d'intrigants ou de valets de Robespierre aussi ignares
qu'immoraux, tandis que je me morfonds et fatigue tous
mes amis pour optenir une justice bien sentie, mais dont
l'accès est hérisse de tant de formalités et de difficultés
qu'il y a de quoi tout abbandonner est s'enveloper dans
le manteau de la Vertu. Elle est dit-on à l'ordre du jour;,
mais par combien d'angoises et de [chicanes ne dégoûtet-
 on pas ses plus zélés sectateurs ? je vous proteste quelque
 soit mon dévouement à la patrie si j'avais prévu toutes les
 peines, tous les ennuis que je vous occasionne je n'aurais
jamais songé à entamer une négociation ou l'on fait sur-
 venir tant de difficultés ; mais puis que le plus fort est fait
 il faut ne pas abbandonner le manche après la coignée.