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IZERNORE 95 C'était la voie antique qui, de la province romaine, en passant par Martigny dans le Valais (Octodurum), traversait le Haut-Bugey, arrivait à Izernore, à l'entrée des hautes montagnes du Jura et aboutissait à Besançon (Vesontio). Izernore, à part ses ruines antiques, n'a rien conservé de son ancienne splendeur. C'est un village, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Nantua, qui compte 1.300 habitants. L'église fort ancienne est du style roman, sauf le chœur aux beaux arceaux gothiques. A l'entrée principale de l'église, s'élève une tour carrée semblable comme style et architecture au clocher d'Ainay, mais moins grande et d'allure plus modeste. Au bas du choeur se trouvent des pierres tombales du xvie siècle qui n'ont rien d'intéressant. Voilà ce qui reste de l'ancien oppidum des Gaulois, de la grande ville gallo-romaine. Toutefois, signe de grandeurs déchues, les rues du village sont nombreuses, droites, larges et se coupent bien à angles droits. Ce qui est plus saisissant encore, ce sont ces mots romains restés dans le pays comme Y Ara, les Turres, Vie- de-Mars, Champ-de-Mars, Crêt-de-Mars, Vie-de-Fer (Via Ferrata); noms que les paysans répètent encore aujour- d'hui et qui frappent l'oreille de l'explorateur attentif et charmé. Est-ce ici le cas, en ravivant ces souvenirs, de reprendre à nouveau la grande question de savoir si Izernore était bien l'Alésia de César et si c'est là qu'ont succombé nos ancêtres dans leur suprême lutte contre le conquérant romain.