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                            BIBLIOGRAPHIE                              67
géhenne l'inspiration poétique. Le surplus ne s'enseigne ni ne s'ap-
prend... Il y a poésie et versification. On n'apprend pas la première,
mais on apprend la seconde et la seconde est indispensable à la pre-
mière. »
   Ainsi nous dit l'auteur en terminant, et nous ne saurions dire mieux,
pour faire comprendre le but qu'il a recherché dans une œuvre, qui
renferme tant d'aperçus nouveaux et tant de règles ignorées même
de nos professeurs de littérature et encore plus de nos versificateurs,
dont la muse se livre, un peu trop aux hasards de l'inspiration,
sans se préoccuper suffisamment de ces règles du goût que le génie
lui-même est obligé de respecter.
   Nous ne dirons rien de plus de ce livre, dont nous n'avons pu
apprécier encore toute l'économie. Mais nous ne doutons point qu'il ne
fixe l'attention de nos critiques littéraires les plus autorisés et ne soit
l'objet de plus d'une étude raisonnée et approfondie.
                                                               A. V.


LE ZOLAISME, satire en vers, par J.-M. L. — Lyon, Imprimerie
               Mougin-Rusand, 1892. In-8°.

   Dans une plaquette récemment imprimée chez Mougin-Rusand, sous
ce titre : Le Zolaïsme, satire, notre compatriote M. J.-M. L...., vient à
son tour protester contre les indécences de l'école littéraire dont M. Zola
est un des maîtres en vogue. M. L... est le poète de la famille. C'est
aux pures joies du foyer qu'il demande ses inspirations. Ce berceau
sur lequel il se penche est celui de son enfant. Il admire l'innocence et
la pureté du petit être endormi. Il songe aux dangers qu'une littéra-
ture malsaine peut faire courir plus tard à ce fils bien-aimé, et ses sen-
timents de père de famille s'exhalent en vers indignés.
   Dans cette satire, qui demanderait la verve et le style brûlant d'un
Juvénal, il y a des traits heureux et qui portent. Il y a aussi, disons-le,
quelques incorrections. Cependant le sonnet du Berceau qui ouvre la
pièce, charmant et irréprochable d'un bout à l'autre, suffirait à témoi-
gner des dispositions poétiques de l'auteur et à justifier les encoura-
gements que lui a déjà valus son intéressante publication. Nous y
joignons volontiers les nôtres.
                                                                E. B.