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58 J.-B. ONOFWO ou manuscrits, en les comparant soit avec les mots de la basse latinité étudiés par Ducange, soit avec les termes corres- pondants des patois du Dauphiné, du Languedoc, de la Provence et des autres provinces méridionales. Ainsi fut composé son Glossaire des patois de Lyonnais, Forez et Beaujolais. Cette étude devait le conduire à en aborder une autre, en apparence toute différente, mais qui se rattachait pourtant par une transition tpute naturelle à ses premiers travaux philologiques. Entre le patois lyonnais et ce langage de l'ancien ouvrier de noire ville, qui ne serait plus aujourd'hui qu'un idiome oublié, s'il ne se trouvait fixé, en quelque sorte, dans le vieux répertoire du théâtre de Guignol, existent incontesta- blement bien des points de ressemblance, mais encore plus des différences profondes, que tout esprit curieux et éclairé peut être tenté d'étudier. Et c'est ainsi que tout en publiant un vocabulaire de notre patois du Lyonnais, l'un de nos érudits lyonnais a commencé naguère la publication du Littré de la Grand'Côte. Dans ce même ordre d'idées, Onofrio s'attacha, lui, à l'œuvre dramatique du vieux Mourguet. De cette oeuvre, il élimina, d'abord, tout ce qui pouvait choquer le goût et ne plaire qu'à un public non lettré. Puis, tout en respectant scrupuleusement les vieilles formes du langage, il rajeunit le vieux thème en l'enrichissant de traits piquants et de fines réparties, par un procédé qui rappelle celui, à l'aide duquel s'est transformée, à travers les siècles, la comédie de l'Avocat Pathelin. Ainsi a-t-il été permis même à la société la plus choisie de goûter un spectacle plein du meilleur esprit gaulois. Ce travail, auquel on doit deux volumes du théâtre de Guignol, était donc une oeuvre plusfsérieuse qu'on ne le croit généra-