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4é                     LETTRES INEDITES

 de la france. Le Représentant du Peuple jean de Bry après
 avoir consolé les patriotes opprimés, vuidé les bastilles de
 Robespiere, et épuré les autorités constitutées qui étaient
 farcies d'hommes de sang, est parti pour presser des secours
 en grains qu'on attend avec l'impatience de la faim.
    Investi de la confiance de mes Compatriotes j'ai été
 député vers lui pour l'informer des vexations et des actes
 d'autorité arbitraire qui avaient étés multipliés dans cette
 Commune ; je lui ai dit la vérité avec l'énergie d'un cœur
 aussi indigné de tant d'atrocités qu'ardent à les voir répri-
 mées, j'ai demandé la prompte épuration de la municipalité
 et du conseil Général de la Commune, ce que j'ai non
 seulement optenu de la manière la plus gracieuse mais de
 plus j'ai été chargé de l'honnorable emploi de lui désigner
 les hommes probes qui devaient remplacer les terroristes et
 les intrigants, ce que j'ai fait à la satisfaction du peuple et
 de ma conscience.
    Vous voyez, mon cher S4 Prix, que malgré l'inaction
 humiliante à laquelle le ministre m'avait condamné pour
 prix de 37 ans de bons services j'ai été assez heureux que
 de me rendre utile à mes concitoyens.
    Il est vrai que j'avais été horriblement vexé par les
agitateurs de ce canton, outre la douleur extrême de voir
indignement incarcérer tous mes parents, aliés et amis ;
j'avais été ruiné par les plus criantes réquisitions; j'avais
une excellente jument de labourage dont j'avais reffuse
quinze cent livres, on me la prise toute harnachée pour
deux cent livres; j'avais un seul cochon estimé 700 1. on
m'en a donné 50 1. on m'a pris à la récolte tout le grain et
farine que je possédais on m'en a fait perdre un tiers au
poids, on m'a gardé mes sacs et le même grain qu'on m'a
enlevé a 10 1. le sestier et a 14 1. je le paye actuellement