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26                LES SAVANTS LYONNAIS

l'archevêque de Lyon, il était enlevé le 26 déccnitire ; la
mort glaçait cette main qui avait écrit plus de vingt in-
folios, elle fermait ces yeux qui avaient percé tant de
mystères de l'antiquité à travers la poussière des archives
et des bibliothèques.
   La préface de ce tome quatrième, où l'on remarque
je ne sais quoi de particulièrement touchant et simple,
comme si l'incomparable érudit avait eu le pressentiment
d'écrire un testament, annonçait que le volume suivant
était prêt pour être livré à l'impression et que les autres
ne tarderaient pas. Le soin de le produire échut à Dom
René Massuet, qui venait de se recommander à l'attention
par une importante édition de saint Irénée. Hugues et
Joceran, son successeur, y sont loués à leur place et avec
la justice réservée à d'aussi nobles caractères.
   Dom Massuet, enlevé à son tour aux lettres qui le pleu-
rèrent, passa la tâche et l'héritage à l'un de ses confrères
Dom Edmond Martène, dont la signature paraît au frontis-
pice du sixième volume.
   Le monument demeure inachevé : mais la gloire de
l'ouvrier est impérissable.
   Cependant comme il avait renversé l'invention toute
gratuite du P. Jacques Sirmond, Mabillon, par sa vie et
par ses livres, a eu raison du funeste préjugé que l'abbé de
Rancé avait tenté de répandre par ses ouvrages et de sou-
tenir par ses extraordinaires austérités et que certains de
nos contemporains remettent malencontreusement en cir-
culation ; quand on a admiré de telles vertus et un talent si
élevé, il reste invinciblement démontré que les études ne
nuisent pas à la régularité monastique et que la science
n'est pas diminuée par la piété.
                                  L'abbé J.-B. VANEL,
                         Vicaire de Saint-Germain-des-Prês.