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ET LES BÉNÉDICTINS 19 première édition de sa Chronologia historica successionis Antis- tilum, etc., en 1608. Ce qu'avance la lettre à Mgr de Saint-Georges est donc absolument sûr : l'opinion de l'érudit Jésuite ne s'appuie sur aucun document, excepté sur les titres supposés de la correspondance d'Yves de Chartres. Les faits tels qu'ils ressortent de diverses pièces, tirées des cartulaires, ne sont pas moins en faveur du Bénédictin contre son adversaire. Que nous apprennent sur Joceran les cartulaires d'Ainay et de Savigny? Son oeuvre principale et toujours subsistante est la cons- truction de l'église de son abbaye d'Ainay; il l'entreprit vers la fin du onzième siècle et le pape Paschal II la con- sacra le 27 janvier 1106. Tout le monastère en assez mau- vais état fut du reste restauré par ses soins (9). (9) Chronique de l'Abbaye d'Ainay par Jean-Marie de La Mure, publiée par Georges Guigue. Lyon 1885. Dans cette chronique le chanoine Forézien, comme du reste dans son Histoire Ecclésiastique, ne manque pas de nous citer Jean I er du nom et de marquer la date de son décès en 1112. Mais ne disons pas trop de mal de la crédulité du digne ecclésiastique dont la critique servait mal le zèle, mais qui a si ardemment travaillé pour la gloire de sa province. Mabillon nous servirait encore à le rectifier sur un autre point. Non seulement il n'accepte pas Jocerand pour le successeur de Hugues, légat des papes Grégoire III et Urbain II et un des réformateurs les plus zélés de la discipline; mais il le fait mourir, je ne sais pourquoi, à Salamine, dans l'île de Chypre, au retour d'un pèlerinage en Terre-Sainte. En réalité le lieu de son trépas et de sa sépulture fut la ville de Suse, au pied des Alpes; Mabillon, au cours de son voyage d'Italie, visita son tombeau dans l'abbaye de Saint-Just et Dom Michel Germain qui l'ac- compagnait en releva l'épitaphe.