Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
456                          DOCUMENTS INÉDITS




  Il parut encore quelques reliques de la maladie contagieuse à quelques
maisons particulières, chez une vieille femme appelée Bertaude et
encore chez Salomon Fournier et Claude Syméon, tailleur, mais par
le bon ordre qu'on y apporta, cela n'a point de suite.



  En may mourut M. Verchère, marchand, d'une fièvre maligne.
Requiescat in face. Son père n'estoit décédé que 3 ou 4 mois avant, âgé
de 80 et tant d'années,
  En même temps, la garnison de M. le baron 'de Feugerolle (1), a
demeuré en garnison une 15e de jours.



   Le dimanche de Quasimodo, ma cousine, Marie Colomb, du Puy,
s'en alla à Saint-Étienne prendre l'habit de religieuse à Sainte-Marie,
avec Catherine Garac, fille de M. Garac de ceste ville. Dieu leur fasse
la gvace de persévérer.



   Lors la maladie contagieuse attaqua derechef ceste ville et se rendit
plus fâcheuse que l'année 1630. Elle continua 6 ou 7 mois, pendant
lesquels moururent bien des hommes, femmes ou enfants, quatre cents
personnes ou environ. Beaucoup d'habitants s'étaient retirés aux vil-
lages proches et voysins où neantmoins la maladie se glissa et plusieurs
moururent. La plupart de ceux qui furent frappés et décédèrent de la
maladie, estoient pauvres et nécessiteux, assistés de M. Besset et Suchet,
consuls, ledit Suchet décéda. Voyant que la maladie s'estoit derechef
glissée dans la ville, je prins la résolution d'en sortir pour la seconde
fois avec ma famille et celle de M. Berthon. Je me retirai à la Maison-



  (1) Gaspard Capponi, chevalier, seigneur de Feugerolles et autres places, qui après avoir
été d'abord capitaine d'une compagnie de chevau-légers, parvint au grade de maréchal de
camp.                                                              (Nolede   l'édit.)