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440 LES AQUEDUCS bains romains, établis au pied d'une colline visant l'est. La maçonnerie de fondation était faite de gros silex et de mortier, le béton était composé de grève ou débris de silex, de tuileaux concassés et de chaux; mais la chaux provenait de la cuisson de craies blanches, avec lesquelles on fait le blanc de Troyes, aussi maçonnerie et béton se désagré- geaient-ils rapidement au contact de l'atmosphère. A Sens, les remparts de l'époque romaine avaient résisté et étaient encore debout sur certains points, mais dans les environs de Sens, il était possible de trouver des craies procurant une meilleure qualité de chaux. A Troyes, il ne reste aucun vestige apparent des cons- tructions de l'époque romaine, 'elles étaient, sans aucun doute, entièrement faites au mortier à la chaux de craie blanche, c'est pourquoi tout a disparu. Lors de l'établissement de la ligne ferrée de l'Est, à tra- vers le faubourg Sainte-Savine, j'ai pénétré dans un canal qu'on disait être un chemin stratégique souterrain, créé au Moyen Age . Je ne m'occupais guère, à cette époque, des travaux des Romains, niais je suis persuadé que ce canal était un aqueduc qui dérivait à Troyes les eaux de la source qui flue au-dessous de Torvillers, et qui engendre la rivière de Corps. Avant le comblement des fossés d'enceinte, on voyait à la porte Sainte-Savine, sous le pont à plein cintre qui sup- portait la chaussée, un massif maçonné recouvert de grosses dalles, posées à la méthode Samnienne, en forme A > c'était certainement le prolongement du canal que j'ai vu dans la tranchée du chemin de fer. Aucun aqueduc romain n'a été signalé dans les environs. Les Troyens de la Champagne, me paraissent avoir été toujours modestes dans leurs goûts. (A suivre.) GABUT.