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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 409
ne valait que 3 deniers, un mouton 6 sols, un veau 9 sols,
de telle sorte que 15 livres pouvaient bien représenter trois
mille francs de notre monnaie. Mais après les dévastations
causées par les armées ennemies dans bien des provinces
de France, la disette se fit sentir jusque dans nos contrées.
L'abbé d'Ainay sut heureusement prévenir les maux
qu'engendre la famine. Une sage administration parvint Ã
entretenir dans la baronnie une abondance suffisante pour
faire apprécier le grand avantage de vivre alors sous la
crosse, car les greniers du pauvre, où, chaque moisson, le
seigneur de Chazay recueillait blés et farines, furent large-
ment ouverts aux malheureux.
Dans une de ces expéditions guerrières, qui entraînaient
la noblesse de Chazay, le chevalier, Etienne de la Chana,
perdit la vie. Son fils Jean, qui lui succède en sa seigneurie
du Pin et en ses autres biens, s'empresse de faire hommage
à l'abbè de Civins, le 25 avril 1341, pour tous les domaines
qu'il reçoit de son père (15).
Mais comme le damoiseau, Jean de la Chana, était encore
trop jeune pour prêter serment, c'est son curateur, Guy des
Verneys, prieur de Saint-Maurice d'Anthon, qui se recon-
naît homme lige de l'abbé, au nom de Jean, pour tous les
biens, droits, que le dit damoiseau possède à Chazay et en
son mandement. Il s'engage à défendre les droits de l'abbé
toutes les fois qu'il en sera requis en toutes choses permises
et honnêtes. Témoins : Amédée de Moras, prieur de Le-
mène; Jean de Fontana, prieurd'Arbuissonnas; Guillaume-
Semon de Cuyselle (16).
(15) Aubret. Hist. des Dombes, vol. 4, p. 270. — Grand Cari. d'Ai-
vay, t. I, chart., 48. — Arch. Char., B, 254, n° 63.
(16) GrandCartd'Ainay, 1.1, chart. 148. — Arch. Char.,B. 254,11063.
N° 6. — Décembre 1S89. 2Q