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                              DOCUMENTS INEDITS                                      38S

l'espace d'un an ou environ, avec un très bon ordre et police, y assiste
en personne avec le cardinal de Richelieu et surmonte par plusieurs et
diverses fois les Anglais qui voulaient secourir les Rochelois, enfin par
la grâce de Dieu y fit son entrée le jour et feste de la Toussaint solen-
nellement. Les Anglais qui estoient dedans estant sortis au préalable et
les aultres gens de guerre avec un baston blanc à la main.
   Les habitants de ladicte ville estaient réduicts aune telle extrémité par
le bouclement de la dicte ville et empêchement de l'entrée des vivres
dansicelle qu'ils avaient passé trois ou quatre mois sans manger pain,
se nourrissant simplement de cuir bouilli, avec le sucre, duquel ils
avaient bonne provision. Le roi usant de miséricorde en leur endroit
les print à mercy et leur donna leurs vies sauves et restitution à la
pleine possession de leurs biens (5).



   Le 28 de novembre 1628, en témoignage d'action de grâce à Dieu et
réjouissance publique de la réduction de la Rochelle, fust allumé un
feu de joye au pré de M. de Villèle, proche la porte de la Sableyre, où
MM. les prestres vindrent en procession, chantant le psalme exaudiat
et ensuite les cinq personnages de la ville et faubourg en armes, les
garçons de la ville faisant le sixiesme. Et après avoir chanté dans le dit
pré le Te Deum laudamus en actions de grâces, le feu de joye fut allumé
par M. Le Roux, capitaine et chastelain, par moy lieutenant, par
M. La Coste, procureur du roy, avec les acclamations de tout le
peuple : Vive le roy ! et ensuite par MM. les consuls, M. Boyer, mon
oncle, M. Conchon jeune. Le jour se passa avec beaucoup de resjouis-
sances publiques.


   Naissance de mon VI2 enfant. Le 13 décembre 1628, sur les dix heures
du matin, ma femme Jeanne Berton s'accoucha d'une fille assez heu-
reusement. Dieu grâces, laquelle fut baptisée le dernier jour dudict mois
et an par M. Boyer, mon cousin, curé de Saint-Bonnet. Son parrain


  (S) L'auteur fait suivre ce passage d'une assez longue citation empruntée au traité de la
Clèmeme de Sénèque, que nous avons jugé inutile de reproduire.
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