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NOTES D'UN PROVINCIAL 377 et des enfants ; dans la Dernière Nuit d'un condamné à mort, le personnage principal, au lieu de se trouver au centre de la composition, est placé à droite, mais il ne fait pas autre chose ; dans le Christ devant Pilate, celui que tout le monde regarde de travers a été ramené au milieu, et c'est la princi- pale innovation du peintre (6). Précisément le Golgotha est un peu plus intéressant parce que, malgré le retour des figures, des expressions et des draperies, le sujet se prêtait à une mise en scène plus vaste et plus pittoresque. Le sujetl on en revient toujours là avec M. Munckaczy, et c'est le pire des reproches que l'on puisse faire à un peintre. Le Milton dictant le Paradis perdu h ses filles, infiniment trop prôné à son apparition, promettait un bon successeur à Paul Delaroche : tout ce que le peintre a fait depuis n'a pas dépassé cette promesse. J'ai osé dire tout à l'heure que je donnerais bien des Millet et des Corot pour le seul Espagnol jouant delà guitare ; comme pendant à cette énormité, je vais déclarer en ter- minant, la main sur la conscience, que je donnerais encore plus de Christ devant Pilaie et de Golgotha pour le seul Saint-Symphorien. L'abbé RELAVE, Professeur à Saint-Jean. (6) Par exemple, l'un des Juifs assis qui font face au spectateur est, pour l'attitude, l'exacte répétition d'une commère des Rôdeurs de nuit, placée debout au même endroit de la composition. N° >. — Novembre 1889. . 27