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306 NOS VOISINS sobre pourtant, et se montrant, par à -coups, très âpre à la besogne, que nous appelons le Méridional. Il y a, cependant, des nuances assez marquées entre les diverses provinces dont les confins se touchent. Le Com- tadin et l'habitant de la Drôme sont plus liants, dit-on, moins brusques, mais moins francs qu'on ne l'est au-delà de la Durance. De l'autre côté du Rhône, l'allure est plus mouvante et plus gaie : le cousinage avec la Gascogne se fait sentir. Chez tous, nous trouvons le même langage imagé, la même tendance « à voir double », le même sentiment d'affection profonde pour ces terres ensoleillées où tout semble inviter l'homme à une joie perpétuelle. Les sciences — surtout les sciences qualifiées d'exactes — attirent peu notre Méridional. La poésie, la musique et les arts sont plutôt son fait, mais encore les préfère-t-il, pour ainsi dire, dans leur naïveté, sans rien de l'appareil scientifique dont on veut les revêtir à présent. Appelé par son climat et par ses traditions à rester en contact plus immédiat avec la nature, il a plus de sentiment que de raisonnement, plus de spontanéité que de calcul. Nulle part, les femmes ne sont davantage de leur sexe et ne se défendent mieux contre la masculinisation à Tordre du jour. LE FORÉZIEN C'est un proche parent du Lyonnais. Pourtant il nous paraît, à première vue, en différer complètement. C'est que le Forézien proprement dit s'est perpétué sur un sol pauvre, qu'il n'a point subi une infusion aussi considérable et aussi continue de sang étranger, qu'il est demeuré le