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298                    DOCUMENTS INÉDITS

   Sur le milieu du mois suyvant arriva en ceste ville, la compagnie de
chevaux légers de M. Dalance, composée de 50 maistres, commandés
par M. de la Fayette; ils y séjournèrent en garnison trois sepmaines
environ. Pendant leur séjour, ils se battirent en dueil deux contre deux
et se blessèrent à bon escient, si bien qu'il y en eust un, qui fut en
grand péril de mort. Néanmoins, il évita ce péril, moyennant la grâce
de Dieu et la bonne assistance qu'il receut. Il y avoit deux maistres
de ladite compagnie qui logèrent en ma maison, nommés Béouville
et Saint-André, lesquels pour estre grandement indiscrets et sans
honnesteté, je mis dehors et logeai chez le capitaine La Croix, qui me
presta une chambre.



   Naissance de mon 4e enfant. Le 9e aoust 1626, en mon absence, ma
femme accoucha d'une fille, laquelle fut baptisée le jour de la feste de
la Sainte-Croix de septembre suyvant. Son parrain fut M. du Besset,
mon oncle, et sa marraine, ma cousine, Mmc Reymond, veufve de feu
N. Reymond, marchand de ceste ville. Elle fut nommée Marie-Flavie,
d'aultant que, dès sa naissance, je la consacra à la très Sainte Vierge
et très auguste Mère de Dieu, et que sa marraine porte le nom de Fia-
vie. Dieu lui fasse la grâce de vivre en la crainte de Dieu et d'estre
dévote à la glorieuse Vierge Marie, laquelle je supplie bien humble-
ment prendre soubz sa protection et sa sauvegarde, moy, ma femme
 et mes enfants, afin que soubz la face d'une telle Mère, nous puissions
 arriver au port du salut (décéda en septembre 1633).




   Le 4e d'octobre mesme année, les Révérends Pères Capucins, se reti-
rant de leur ancienne demeure, dans leur couvent nouvellement para-
chevé, l'esglise fut beniste par le R. P. Hilarion, de Bourg, estably
premier gardien du couvent de Saint-Bonnet, et par luy la première
messe célébrée en ladicte esglise avec grande affluence de peuple et
extrême contentement de tous ceux qui avoient tant désiré lestablisse-
ment de ces bons Pères en ceste ville. Dieu veuille accroître les cha-
rités du peuple en leur endroit, afin qu'il puisse demeurer icy nombre
de religieux.