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294                          DOCUMENTS INEDITS



  L'hiver de l'année 1625 fut fort doux et bennin, CM il ne fit presque
point de neige, et celle qu'il fit ne demeura jamais quatre ou cinq
jours sans se fondre. Il y avoit longtemps qu'on n'avoit veu un tel
hiver en ce païs.



   — Le jg e de may, lundy de Pentecoste, mourut à Sonneyriec
damoiselle Izabeau Boyer, ma sœur, mariée à M. Chaulce, estant
grosse de quatre mois, et ce après avoir esté travaillée l'espace de
40 jours d'une fièvre tierce bastarde, laquelle nonobstant les remèdes
convenables qui lui furent administrés ne l'abandonnast en aulcune
façon, ains sur la fin fut accompagnée d'un catharre suffocant qui dans
un jour et demi luy ravit la vie. Elle n'avorta point, mais par la grâce
de Dieu, estant ouverte apprès qu'elle eust expiré, son fruit donna des
amples marques de vie et fut baptisé par M. Popalin, prebstre de
Saint-Bonnet.
   Elle avoit fiancé, le mesme jour de l'année précédente, M. Chaulce et
commençoit par son bon ménage à remestre ceste maison, et lorsqu'elle
commençoit à goulter les plaisirs du monde et donner quelque conten-
tement à ses amis, la funeste Parque coupa les filets de ses jours, en la
fleur de son aage, n'ayant que l'aage de 24 ans.
   Elle mourut neantmoins avec une grande constance en ses travaux et
une extrême résignation entre les mains de Dieu, nous laissant pour
motif de consolation une belle assurance de son salut, veu qu'elle


contrée. C'est ainsi que le 2 mars 1618, nous voyons qu'une compagnie de chevau-légers de
Longueville vint tenir garnison dans le mandement de Rosiers, paroisse voisine de Saint-
Bonnet, par ordre de M. d'Halincourt, gouverneur de la province, qui fixa le prix du foin à
payer aux habitants à 10 sols le quintal et celui du ras d'avoine à j solst Mais ce tarif
déjà onéreux pour le cultivateur, ne paraît pas même avoir été observé. Car le 15 mars sui-
vant, les habitants de Rosiers adressaient une requête à M. de Tourneville, commandant de
la compagnie, pour le prier de la {aire retirer, à cause de la misère du pays et de la néces-
sité où ils ont été de fournir le foin à raison de 8 sols le quintal et le ras'd'avoine à 3 sols
6 deniers. (Archives du Rhône. H. 931, Inventaire destitres du prieuré et seigneuries de Rosiers
et dePizay, f° 149,)
                                                                          [Note de l'idit.)