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288 LES AQUEDUCS
Qu'importe la décantation par le repos, le filtrage même,
qui pouvait avoir lieu artificiellement, à l'entrée et à la
sortie de ce réservoir, ne devait pas donner des eaux
bien pures. A Rochetaillée et à la Valla, sur des millions de
mètres cubes, la décantation peut se faire, mais sur qua-
rante-cinq mille mètres cubes ?
Donc, les eaux amenées par l'aqueduc du Pila n'étaient
pas toujours aussi pures qu'on s'est plu à le dire et Ã
l'écrire; il faut en rabattre, et de beaucoup, sur la qualité
de ces eaux. C'est un ingénieur des ponts et chaussées qui
nous le dit : « On prenait l'eau directement au lit du Gier,»
et Delorme l'avait dit avant lui. Etait-ce là de l'eau vraiment
potable ? Il est permis d'en douter.
Une eau pure, d'après les données modernes, doit,
entre autres qualités, être captée et dérivée souterrai-
nement, elle ne voit la lumière qu'au moment où elle sort
du robinet à son point de consommation.
REPÈRES D'ALTITUDE
M. de Gasparin, dans son étude, ne paraît pas s'être
repéré au-dessus du niveau de la mer, le nivellement du
Rhône jusqu'au lac Léman, n'était du reste pas fait à cette
époque; il ne précise pas la différence d'altitude entre le
canal définitif et la tranchée abandonnée, entre Saint-Cha-
mond et Saint-Genis-Terrenoire, on pressent qu'elle est en
contre-haut de six mètres environ.
La dénivellation sur chaque siphon entre le réservoir de