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LES ACLUEDUCS 285 secondé par ses lieutenants, Drusus et Agrippa, facilement cruel car il était voluptueux, et qu'après le bain de volupté dans lequel pourtant il ne s'endormait guère, il lui fallait nécessairement et par conséquence inévitable, le bain de sang et de cruauté. Auguste, dès son. premier séjour à Lugdunum, avait, avec la clairvoyance heureuse qui ne l'a jamais trahi, compris et même tracé la destinée de la nou- velle ville. Imaginerait-on un maître de l'Occident, un futur empe- reur romain, âgé de 23 à 27 ans, qui ne prescrirait pas, dès ses premiers séjours à Lyon, la construction des aqueducs, indispensables et de première nécessité pour une ville, capitale d'une des plus riches subdivisions de l'empire, qui devait s'étager au sommet et sur la déclivité d'une colline, gracieuse, mais dépourvue d'eau ? Aussi, ne fait-il aucun doute pour nous, qu'Auguste aura, dès ses premiers voyages, prescrit et ordonné la création des deux aqueducs Brevenne et Pila. Leur étude et leur construction aura dû être commencée simultanément, et c'est non moins hâtivement qu'on aura mis la main à l'œuvre pour leur exécution. Deux erreurs ont été la consé- quence de cette précipitation. La première, le monument des Tourillons de Craponne, élevé sur un tracé de l'aqueduc de la Brevenne, tracé ulté- rieurement abandonné. La seconde, la tranchée ouverte, sur vingt-deux kilo- mètres de longueur, entre Saint-Chamond et Saint-Genis- Terrenoire. Travail également abandonné à la suite d'études plus complètes. La tranchée de vingt-deux kilomètres de longueur, soit sur plus du quart de la longueur totale du tracé, ouverte dans le roc et non pourvue d'aucune maçonnerie ou travail