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278                        LES AQUEDUCS

    L'auteur cite : Delorme, Frontin, Rondelet, Genieys, le
général Andréossy ; mais il ne dit pas un mot de Flachéron,
qu'il ne paraît pas connaître.
   M. de Gasparin croit que l'aqueduc du Pila a dû être
construit entre le commencement du 11e siècle et la fin du Ve,
c'est-à-dire quand la ville de Lyon a été assez populeuse et
assez riche pour faire les frais de cette gigantesque entre-
prise, soit dans le courant du 111e siècle.
   M. de Gasparin est ingénieur, mais il n'est pas archéo-
logue; il lit Vitruve et Frontin, qui ne lui apprennent rien
sur l'avancement de l'art du nivellement chez les Romains,
mais il ne paraît pas avoir poussé sa lecture jusqu'aux pages
où le célèbre architecte romain traite de l'art d'établir les
siphons.
   En effet, M. de Gasparin parle longuement du siphon
de Saint-Genis-Terrenoire, dans la vallée du Cha-
gnon (3). Il paraît croire, le général Andréossy aidant, que
l'ingénieur romain, chargé de construire l'aqueduc du Gier,
était un des premiers qui fut appelé à établir un siphon
pour traverser une vallée profonde, et croit, page 206, qu'il
n'existe « aucun exemple sur une grande échelle, d'une
construction de cette nature. » Cependant, Vitruve décrit
l'art d'établir les siphons, et on place sa naissance en 116
et sa mort en 26 avant notre ère. Vitruve parait même
se complaire à détailler les moyens d'exécution d'un siphon
en tuyaux de poterie. Livre VIII, chapitre vi, ou vu.
   Mais si M. de Gasparin n'est pas archéologue, il prouve,

  (3) C'est entre le village de Chagnon et le ruisseau de la Durèze,
qu'on a trouvé en avril 1887, la pierre sur laquelle est reproduite une
ordonnance de l'empereur Hadrien, concernant une branche de captage
dépendant du système hydraulique de l'aqueduc du Pila.