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240             -CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

temps," le meurtre, la trahison et l'adultère. Il y avait sans
doute obligation du guet et du service des remparts avec
certaines redevances pour concourir à la défense et à. la
solde des hommes d'armes ; mais en ces temps de guerre
continuelle c'étaient de sages et prudentes mesures. Cens et
servis se traduisaient par quelques deniers, poules et bois-
seau de grain. Villageois et fermiers de nos jours voudraient
bien en être quitte à si bon compte (5). Chez les seigneurs
religieux on prélevait toujours sur ces redevances un sixième
qui était la part du pauvre.
   D'immenses greniers recueillaient ces provisions qui ser-
vaient en temps de siège, et aux époques de disette ils s'ou-
vraient pour répandre d'abondants secours. A Chazay,
comme nous l'avons dit, les pauvres étaient libéralement
traités chaque dimanche de l'année (6).
   Les habitants de la baronnie n'étaient pas exposés à subir
 ces peines cruelles et infamantes qui étaient infligées aux
coupables dans les seigneuries des chevaliers voisins, comme
par exemple celles dont nous parle Le Laboureur et qui étaient
en usage dans la viguerie de Lissieu, les seigneuries de Curis
et de Saint-Germain-au-Mont-d'Or. Ainsi lorsque deux
malheureux étaient surpris en adultère, les officiers de jus-
tice avaient le droit de faire trotter les coupables en les
fustigeant, les chausses avallêes, d'un village à un autre, au
milieu des huées et des risées de toute la population, cou-
tume aussi immorale que barbare (7).
   Les seigneurs de Lissieu vivaient alors en bonne intelli-


   (5) Nous conseillons de lire à ce sujet l'admirable travail de M. Frè-
rejean dans VAssociation catholique, t. xxm, numéro 3, mars [887.
   (6) Almanach de Lyon. Chazay, 1745.
   (7) Guigue. Mazures, t. II, p. 135.