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                      DE LA VILLE DE LYON                          235

course jusqu'à la mer. Le temple et les environs furent,
comme le rapporte Sénèque dans une lettre à Lucilius,
dévastés par un terrible incendie, du vivant d'Agrippine,
c'est-à-dire dans le temps même où écrivait Sénèque. Quel-
ques auteurs veulent faire de Lyon une cité celtique. Cette
ville a donné le jour à Plotin (5), le premier qui ouvrit à
Rome un cours de rhétorique latine : Cicéron rapporte
que dans son enfance il suivit, avec Quintus, son frère,
les leçons de ce maître qui l'initia aux lettres. D'elle sor-
tirent : saint Oyand (6), dont la vie et les miracles sont
célèbres ; l'évêque saint Didier, et saint Galmier, dont les

   (5) Le texte porte Plotinus, mais c'est évidemment de Flolius qu'il
est question ici, car le philosophe Plotin, né en 205 de l'ère actuelle, à
Lycopolis (Haute-Egypte), n'a pu professer du temps de Cicéron. Quant
à Lucius Plotius, grammairien gaulois, que quelques auteurs ont pré-
tendu avoir été Lyonnais, Cicéron en parle avec éloge. Spon, le pre-
mier, a réfuté l'opinion accréditée au sujet de la nationalité de Plo-
tius : il s'exprime ainsi à la page 9 de ses Recherches des antiquités
de Lyon :
   « Je n'ay donc garde de mettre dans le rang des Lionnois illustres,
comme ont fait quelques-uns de nos Autheurs, Lucius Plotius, grand
Orateur que Cicéron avoit écouté : Antonius Gnipho, Précepteur de
Jules Ccesar ou Valerius Cato, qui sont tous morts avant qu'on eust
jette les fondemens de Lyon, et Suétone mesme ne nous les donne
que pour Gaulois. »
   (6) Saint Oyand ou Eugende [Augendus), né près d'Isernore (Ain),
vers le milieu du Ve siècle. Il fut élevé dès l'âge de sept ans sous la
conduite des deux frères saint Romain et saint Lupicien, fondateurs de
la célèbre abbaye de Condat, au mont Jura, dont il devint abbé après
saint Mimause qui l'avait choisi pour son coadjuteur. Peu après la
mort de saint Oyand, l'abbaye de Condat en prit le nom, qu'elle porta
jusqu'au milieu du xn« siècle, où on lui adjoignit celui de saint Claude,
son sixième abbé, qui dans la suite prévalut. Avant la création de l'évêché
de Saint-Claude, en 1742, ce monastère dépendait du diocèse de Lyon.