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190                        LES AQUEDUCS

des Anges ou de l'Ange et la montée des Carmes, jusqu'à la
Saône, et remonter ensuite sur la colline de la Croix-
Rousse. C'était au surplus la ligne la plus directe, afin
d'éviter le développement coûteux des tuyaux en plomb.
C'est aussi par, et dans ces montées, qu'a été posée la pre-
mière conduite en fonte, pour élever/ au réservoir de la
Sarra, ou du champ de manœuvre, les eaux de la pompe à
vapeur de la petite usine de la place de la Boucle. Cette
usine, créée en 1852 pour le service de la Croix-Rousse,
sous la mairie de M. A. Cabias, fut affectée en 1858 au
service supérieur des quartiers de Fourvière et de Saint-Just ;
elle a commencé à fonctionner le 10 juillet 1859.
    Quant à la montée de la « Chana », dérivant de « Chenal »,
si un canal existait à cet endroit, c'était un chenal de
vidange et de trop-plein des eaux du Pila. Et de fait, ce
canal devait exister, et il était difficile de le placer mieux
qu'à cet endroit.
    C'était seulement pendant les grandes assemblées que la
fourniture d'eau à faire à la cité gauloise pouvait atteindre
une importance réelle, puisque pendant le reste de l'année,
la cité ne comptait qu'un petit nombre d'habitants. L'auto-
rité romaine était trop habile en politique, de même qu'en
administration, pour refuser ce complément de décoration
à la colline sacrée où les nations gauloises avaient élevé
 l'autel et entretenaient le culte : « Rome et Auguste, »
chacun y trouvait son compte, même le trésor de la cité
impériale, qui certainement n'oubliait pas d'encaisser la
redevance du service des eaux. (1)

  (1) A Rome, l'eau des aqueducs était livrée hors de la ville, ainsi
que le dit Frontin, chapitre LXXVIII : « De toutes ces eaux, il s'en dis-
« tribue hors de la ville 4,063 quinaires, dont au nom de César 1,718
« et 2,345 aux particuliers. »