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             CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                 137

   Ce prieur, Guy de Chamarcin, eut en ce temps une lutte
sérieuse à soutenir avec un des principaux feudataires du
couvent et du prieuré.
   Albert de Fontanelles, chevalier, homme riche et puis-
sant, avait sa maison forte à l'orient du castrum, sur le
gracieux emplacement de la maison Rimbourg-Siny. (Les
fondations de cette maison et différents vestiges mon-
trent encore aujourd'hui quelle importance avait cette
construction.) Le prieur réclama du chevalier le serment
de fidélité en raison des terres et maisons qu'il tenait en
fief du prieuré. Albert de Fontanelles refusa l'hommage
pour une cause qui nous fait voir combien était sacré pour
un chevalier son serment de fidélité. Il craignait qu'on
l'accusât de félonie, parce qu'il avait prêté le secours de ses
armes au seigneur Ulric d'Ancy (Anziaco), dans une que-
relle que ce dernier eut à démêler avec le prieur de Chazay.
Cette lutte, qui causa aux deux partis de graves dommages,
dura plus de deux ans. Enfin, le prieur fut le plus fort, ses
hommes d'armes repoussèrent ceux du sire d'Ancy, et pour
punir Albert de Fontanelles du secours donné à l'ennemi
du prieuré, Guy de Chamarcin, fit saisir biens et manoir,
que celui-ci possédait au territoire de Chazay. Le crime de
félonie était puni de la confiscation totale des biens du che-
valier félon, aussi Albert se défendait-il en soutenant que
n'ayant pas prêté de serment de fidélité, il ne pouvait être
coupable de ce crime et réclamait dès lors au prieuré cent
quarante livres pour le dommage qu'on lui avait causé.
   Cette querelle traînait en longueur, le chevalier étant
soutenu par des amis puissants. Enfin, pour en finir, on
convint de s'en remettre à l'arbitrage de dom Bernard,
abbé de (Casinensis), délégué à cet effet par le Père abbé
d'Ainay. Après de longs pourparlers, dom Bernard les amena