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120             UN CONFRÈRE DE MASSILI.ON

stations ne comprennent pas tous les sermons habituels.
On sent que le prédicateur est condamné à compter avec
ses forces ; il se ménage même trop peu, et après l'inter-
valle de silence et de repos de 1705 et de 1706, il se
dépense à nouveau avec un zèle imprévoyant; il reprend
ces apostoliques labeurs, mais à l'onéreuse condition de ne
prêter nulle attention à une santé languissante et à des
infirmités précoces, qui lui imposaient une héroïque pa-
tience.
   L'énergie de la volonté, la patience de la vertu, ne ces-
sèrent pas de se tenir fermes dans cette épreuve; mais l'es-
prit eut probablement plus de peine à trouver toute sa liberté
et toute son application; les dons extérieurs plus fragiles
furent emportés les premiers et les facultés intellectuelles
n'atteignirent pas la perfection pour laquelle elles semblaient
créées, où elles se seraient certainement élevées, servies
par un organisme plus vigoureux.
   Cependant à la fin, comme au début, la renommée rap-
proche encore le P. Maure du plus illustre de ses confrères,
le P. Massillon ; ils ont continué à se suivre dans cette car-
rière, qu'ils semblent parcourir avec le même succès et un
talent presque égal; il n'y a presque pas une seule église,
dans laquelle le P. Maure soit invité, qui n'ait entendu,
avant ou après lui, les accents pathétiques de Massillon ;
on ne jouit pleinement de l'éloquence de celui-ci qu'en
nourrissant l'espérance de posséder celui-là ou le souvenir
de l'avoir applaudi. Rien de plus aisé et de plus convainquant
que de restituer le parallélisme.
   On les trouverait se succédant pour ce fraternel apostolat,
sans parler de Versailles et de la maison de Saint-Honoré,
dans les paroisses de Notre-Dame, Saint-Leu, Saint-Paul,
Saint-Eustache, Saint-Germain-rAuxerrois; le même avan-