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                  AU COLLÈGE DE MONTBRISON                  II3

 est la partie la plus admirée, la plus prépondérante et peut-
 être la moins facile à acquérir et à conserver ?
    A plusieurs reprises l'ami de Port-Royal retourne aux
 sermons qu'il a goûtés et en rend compte à son correspon-
 dant. Son enthousiasme persévère, ses éloges ne diminuent
 pas; la satiété n'y met aucune sourdine désagréable; il
 évoque au contraire les images les plus gracieuses pour
 exprimer son contentement :
    « Pour le P. Massillon et le P. Maure, c'est une répu-
 tation naissante que la leur; elle se soutient bien jusqu'ici }
et il y a grand sujet d'en espérer beaucoup pour la suite.
    « Nous sommes très redevables à la Provence de nous
avoir fourni deux sujets d'un tel mérite. Par ces fruits tout
spirituels, elle n'est pas moins une petite Palestine pour
nous et une figure du ciel, que par Ses figues, ses muscats,
ses olives et ses oranges (17). »
   La Cour goûta comme la ville le P. Maure et sa méthode
de parler si persuasive et si pressante, soutenue qu'elle était
par une connaissance approfondie des Livres Saints, ornée
par des citations des Pères, aussi ingénieusement choisies
que discrètement employées. Le P. Maure prêcha, comme
nous l'avons dit, devant le roi, l'Avent de 1700. C'était
arriver très vite au sommet des honneurs et obtenir d'em-
blée un titre envié et rare ; les plus chaudes recommanda-
tions n'y eussent pas suffi, si un talent extraordinaire ne
les avait appuyées.
   La coutume avait placé la première prédication au jour
de la Toussaint ; cette année, la Cour était à Fontainebleau ;
le Père s'y rendit et prononça son discours le lundi I e r no-


  (17) Idem. Port-Royal.
      S" 2. — Août 1889.                                8