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82 BIBLIOGRAPHIE retrouvé et publié dans la Bibliothèque de l'École des Chartes en 1840 (1). Il est bien entendu, que comme tous ses contemporains, l'auteur attribue aux causes sidérales, aux révolutions planétaires, le développe- ment de l'épidémie. Il nous montre, avec Simon de Covins, les astres réunis en « convy », délibérant « sur la vie d'Umain lignage, » et décidant que dans trois ans l'humanité doit être exterminée. N'est-ii pas vraiment curieux d'entendre ainsi parler de mythologie près de deux siècles avant la renaissance des lettres ? Cependant, ajoute l'au- teur, les astres sont soumis à Dieu, qui a soin de nous avertir par leur intermédiaire de l'arrivée du fléau ; il faut se remettre à lui corps et âme, Sans delessier remède guerre Par les choses qui sont en terre, Car Dieu créa les médianes Diverses, et nobles et fines, Pour guérir mainte maladie Et pour sauver souvent la vie. (Cap. vin, vers. 1225.) Naïve expression de ce sentiment profondément humain, qu'on trouve exprimé d'une façon si pittoresque par Rabelais, dans la scène du naufrage; par La Fontaine, dans son Charretier embourbé. Aide-toi, le ciel t'aidera ! Ne voyons-nous pas déjà , dans Homère, Agamemnon cherchant à conjurer un fléau semblable, assainir son camp infecté, en même temps qu'il offre un holocauste aux divinités courroucées ! Suit une théorie des quatre éléments destinée à expliquer l'origine des maladies, empruntée sans doute aux Grecs et presque incompréhen- sible aujourd'hui, et des considérations philosophiques sur les causes prochaines, qui font pressentir, dans une certaine mesure la doctrine de Malebranche. (1) i ï e série, t. I, p. 201 — Cf. dans E . Littré : Médecine et Mêdeà nsl 2e édition. Paris, 1872, l'article sur les Grandes Epidémies, pages I , et 16.