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CAUSERIE D'UN BIBLIOPHILE 6j un de nos compatriotes, et fils de l'auteur de l'Histoire du Beaujolais. C'est bien tardivement que nous venons parler de cette vente, dont les journaux ont fait mention dans le moment. Mais comme elle fait époque dans les annales de la bibliophilie, nous croyons devoir appeler l'attention de nos amis sur plusieurs de ces livres extraordinaires, que l'on ne voit apparaître que de loin en loin dans les ventes publiques et sur quelques impressions lyonnaises., comme on n'en trouve plus à Lyon. Après un examen approfondi des prix obtenus à cette vente, nous avons constaté que les livres véritablement précieux par leur ancienneté, leur rareté ou leur utilité comme documents historiques, ne sont pas en hausse. A peu de différence près, nous retrouvons les prix d'il y a trente ans. Vers 1880, il y eut une légère effervescence dans le monde des amateurs, mais elle a été passagère. C'est à ce moment-là que les livres illustrés du xviu e siècle ont atteint leur apogée. Il y avait aussi une hausse ridicule sur les publications à vignettes de 1830 à 1850. Mais deux ou trois ans après, ces livres retrouvaient leurs anciens prix, qui n'ont pas été dépassés»depuis. Cependant, il y a pour les livres, comme pour une infi- nité de choses, une question de mode et d'engouement. Nous avons parlé, il y a trois ans (3), de l'illustration des livres avec des dessins originaux. Ceci est pour les amateurs de livres modernes, et les ouvrages ainsi illustrés sont tou- jours fort en vogue. Pour les livres anciens, les gothiques sont plutôt en défaveur, les elzéviers délaissés, les poètes du Kvie siècle assez recherchés; mais ce que Ton s'arrache, (3) Revue du Lyonnais, 5e série, tome Ier.