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6o LE NOM PRIMITIF d'eau et à quelques fontaines, pendant que celui de Douât semble réservé plus particulièrement aux lavoirs publics (20), la dénomination de Douy sert, au contraire, à désigner invariablement les fontaines des fermes de la Basse-Nor- mandie (21). J'avais recueilli toutes ces données, qui témoignent, par leur ensemble, de l'unité de la race qui a peuplé l'ancienne Gaule, aussi bien que de la généralité d'un culte, dont le souvenir a pénétré jusqu'à nous, quand, tout récemment, l'examen de quelques documents historiques sur Saint- Galmier, me fit connaître que deux voies publiques de cette petite ville portent encore, l'une, le nom de chemin de la Doa ou de la Doua, et la seconde celui de boulevard de la Doa. Cette double dénomination ne pouvant être due qu'au voisinage d'une ancienne fontaine sacrée des Gaulois, il s'agissait de vérifier seulement si ces deux voies publiques servaient d'accès à la source, la plus anciennement connue, des eaux minérales de Saint-Galmier et portant actuel- lement le nom de Fontforl. (20) Peiffer. Légende territoriale de la France, p. 135. — Roget de Belloguet. Glossaire gaulois, p. 380. — Cocheris. Origine et formation des noms de lieu, p. 11. (21,) Nous devons ce dernier renseignement à M. Caillemer, doyen de la Faculté de droit de Lyon. — Signalons ici le rapprochement entre le mot doy, douix, source, fontaine, et dor, dour, eau, ruisseau, qui a permis à MM. Faisan et Locard de démontrer que le nom du Mont- d'Or lyonnais, où jaillissent des Sources si nombreuses et si abondantes, n'a pas une autre origine, et que c'est véritablement la montagne de Veau, la montagne des sources. (Monographie géologique du Mont-d'Or lyonnais et de ses dépendances, p. 73.)