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                             ET DE LYON.                              505

rons, iléons Lupelli est devenu, par le retranchement du P,
Montluel ; Brivordum est devenu Briord, par le retranche-
ment du F, qui se conserve encore dans le nom d'un ruis-
seau voisin, le Brivay ; Rodumna, par le retranchement du
D, est devenu Boanne. Plusieurs lieux du Bugey, que les
Bomains appelaient Vicus, sont appelés maintenant, par le
retranchement du C, Vieux, Evieux. Et plus loin, nous voyons
Malisco, devenir d'abord Mascon, puis simplement Mâcon ;
Cabilîo, devenir Chalons, par radoucissement de la première
lettre, si souvent changée dans notre langue en Ch, et le r e -
tranchement de la syllable intermédiaire. Un retranchement
plus important s'est fait dans le nom â'Anguslodunum, qui est
devenu Austun, puis Autun. Bien d'autres noms de villes
pourraient être cités encore: Laudunum, Laon ; Cadomum,
Caen ; Rhedones, Rennes ; Latiniacum, Lagny, Lagnieux ;
Legio, Léon, en Espagne, etc.
   D'autres mots que des noms de villes ont subi, pour passer
dans notre langue, les mêmes retranchements. Ainsi, le
vita des Latins a fait vie en français ; mcdulla, moelle ;
rota, roue ; turris, tour, et le reste. Mais arrôlons-nous :
j'ai voulu citer des faits, apporter des preuves convainquantes,
et non pas faire un cours de linguistique.
   Voilà donc expliquée, à ce qu'il me paraît, l'origine du nom
moderne de notre ville (1). Je souhaite que cette explication
satisfasse la critique, et qu'elle réunisse tous les suffrages,
comme elle a attiré ma conviction.
   Je demande pardon d'avoir entrepris de parler sur l'ori-
gine de Lyon, et sur l'ôtymologic de son nom ancien et

   (i) Oserai-je parler ici d'un nom donné à Lyon, dans les romans de che-
valerie du XIV" siècle ? c'est celui de Monglave. Guêrin de Monglave était
un de ces paladins fabuleux, dont la romancerie a peuplé la cour de Char-
lemagne. On pourrait rechercher l'origine de ce nom, si pourtant l'on trou-
vait que cela en valut la peine.