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200 DE LA FOI. les autres détruisent Dieu pour l'homme, et abolissent toute religion. La sanctification d'un être libre peut-elle ne dépen- dre que de Dieu : la divinisation d'un être créé peut-elle ne dépendre que de l'homme ! Nos œuvres n'en sont point cau- ses efficientes, mais elles en sont la condition. Si la Foi seule justifie, elle nous dispense donc de tout, le Christ a donc suspendu la loi morale ! Assurément c'est la Foi qui sauve, mais autant qu'elle nous met sur le bon chemin. Celle vérité reste si simple : nous méritons selon nos œuvres, mais non point à cause de nos œuvres. Pour traiter de semblables questions, il faudrait ou partir de la Révélation, ou au moins connaître les lois de l'être ! Ainsi cette Foi si belle, dont nous ne savons donner qu'une idée, suppose Dieu et suppose l'homme. Dieu, comme en tout, fournit d'abord la substance, et puis l'homme se forme. Car toujours nous sommes obligés de nous rattacher à Dieu comme substance, et, pour le mérite, de nous en détacher comme cause. Pour que l'amour infini pénétre dans l'homme, il faut que l'homme entre dans cet amour, il faut qu'il lui ouvre son cœur; il faut en un mot, chose si simple, que l'amour devienne réciproque. Car enfin Dieu ne nous envoie l'amour que pour que nous l'aimions^ il: rie nous procure la Foi que pour que nous croyions en lui. Le créé ne peut rien pour l'absolu. De ce fait évident résulte que tout don de Dieu est GRATUIT, qu'il ne peut être mérité. Pour acheter, il faut donner l'équivalent; l'homme que peut-il offrir à l'absolu? Il faut suivre la portée de la notion ontologique et arriver à cette pensée formelle * CE N'EST POINT PAR SES MÉRITES QUE . L'HOMME PEUT OBTENIR LA FÉLICITÉ ÉTERNELLE, MAIS PAR LES MÉRITES DU VERBE. Notre apparition dans celle vie aussi bien